TROIS INTERPRÈTES DE QUALITÉ POUR TROIS COMPOSITEURS D’EXCEPTION

MONUMENTAL TANGO avec Lucia ABONIZIO au piano, Gilles SAN JUAN à la voix, et Gilberto PEREYRA au bandonéon proposent un programme musical singulier. Leur répertoire met en lumières trois grands musiciens argentins : Carlos GARDEL, Astor PIAZZOLLA et Alberto GINASTERA.
En réunissant ces trois compositeurs phares de la musique argentine, Monumental Tango se donne comme objectif d’aller plus loin que les programmes de concert traditionnels. Il propose un florilège musical qui défie les limites techniques et de style. Le tango traditionnel, le nouveau tango et la musique classique sont assemblés. La trajectoire musicale et discographique des trois interprètes leur permet de faire découvrir la culture musicale argentine à un vaste public. Leur savoir-faire est ainsi mis à la portée de chacun, débutant ou confirmé, mélomane averti ou simple curieux, pour le plus grand plaisir de tous.

ACTUALITÉ : Lundi 30 janvier à 20H15. Concert de Monumental Tango à l’Atelier de la Main d’Or. Adresse : 9, Passage de la Main d’Or. Paris 11émè.

Monumental Tango s’est produit sur la scène de l’Opéra de Nice et dans les festivals Les nuits de Robinson à Mandelieu-la-Napoule, C’est pas classique à Nice et au Festival d’Opéra du Grand Sud en Lozère entre autres.

LES INTERPRÈTES:
LUCIA ABONIZIO, piano
Passionnée de musique argentine, Lucia lui rend hommage dans son double album Terres Argentines (Klarthe 2016) consacré au compositeur Alberto Ginastera, maître d’Astor Piazzolla, et à la musique traditionnelle de son pays.

Elle travaille avec plusieurs ensembles instrumentaux en Europe (Allemagne, Luxembourg, Italie, Suisse, France) et dans le monde (Argentine, Brésil…). Elle participe à de nombreux évènements musicaux, parmi lesquels le Festival International de l’Opéra de Rio de Janeiro,  le Festival de Tango de Poitiers, les Jeudis Musicaux des Églises Romanes à Royan, The Wave of Arts à Maastricht, L’Olympia à Paris, le Festival C’est pas Classique à Nice, et dans plusieurs médias

Professeur, elle est à l’origine du projet Autour du Tango et réalise des Master Class dans plusieurs Conservatoires nationaux de France. Elle a dirigé pendant cinq ans le stage d’été « Musique Classique et Latino-Américaine » en Vercors et au Château de Ratilly. Elle est également l’auteur de la méthode Piano-Tango en deux volumes, aux Editions Gérard Billaudot.

Gilles San Juan a chanté aux côtés de Ruggero Raimondi, Barbara Hendricks, Marcello Alvarez, Nicola Martinucci, Leo Nucci, Elisabeth Vidal, Patricia Petibon, ou encore à l’Opéra de Nice avec Richard Galliano. Il a chanté et joué dans Faubourg 36, le second long métrage de Christophe Barratier (Les Choristes). Comme le dit la critique, Gilles San Juan est … « un artiste protéiforme capable de s’adapter à toute création artistique musicale, théâtrale et cinématographique ».

Gilberto Pereyra collabore avec les solistes du Royal Opera House de Londres. Il participe à de nombreux festivals et travaille avec des artistes reconnus, tels que Philipe Katherine, le Kronos Quartet, Don Byron, Dino Saluzzi, Trilok Gurtu, Paolo Fresu, Matin Palmieri, Vasco Vassilev. Avec l’ensemble TangoSeis, il accompagne Milva dans ses tournées internationales. Dans son énorme production discographique il enregistre plusieurs CD avec la pianiste Lucia Abonizio, le dernier « Destination Tango », Ad Vitam records, 2014. Musique d’ Astor Piazzolla et le tango traditionnel.


LES COMPOSITEURS:
CARLOS GARDEL (1980- 1935)  
Chanteur et compositeur argentin de tango qui a rendu le tango célèbre dans le monde entier.
Il est né en France et a émigré avec sa mère à Buenos Aires, en Argentine, où il a grandi dès qu’il avait deux ans.Très jeune, il chante dans les cafés pour quelques pièces de monnaie. Sa réputation se fait vite et en 1912, il signe ses premiers enregistrements. Sa carrière est lancée et ses tours de chant font salles combles.. Il est le premier à faire sortir le tango des bars et des quartiers populaires, ses petites histoires de trois minutes font le tour du monde.
Il enregistre plus de sept cents chansons et devient même acteur dans huit productions cinématographiques. Il devient le symbole de l’insouciance des années folles et gagne beaucoup, beaucoup d’argent, argent qu’il flambe aux courses, avec les femmes et les amis.
Le 24 juin 1935, à Medellin, en Colombie, tout s’arrête. Gardel disparaît dans un accident d’avion. Sa disparition tragique lui offre la légende.
Bien que sa musique soit dans l’ensemble assez peu dansable et peu utilisée dans les milongas, il est de loin le chanteur de tango le plus célèbre.


En 1914, lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Charles Romuald Gardes a 24 ans et se voit contraint de se rendre au Consulat Français de Buenos Aires afin d’y être enrôlé pour le Front en qualité de citoyen Français. Ne ressentant aucun patriotisme particulier à l’égard de la France, il ne se présentera pas au consulat.

Lorsqu’il est convié à se rendre en Espagne en 1920 pour une tournée théâtrale avec la compagnie Rosas, Charles Romuald Gardes ne réussit pas à obtenir le visa. Il se résout donc à s’inscrire auprès du consulat Uruguayen en qualité de El Zorzal criollo-Carlos Gardel ressortissant Uruguayen, résidant à l’étranger, né le 11 décembre 1887 à Tacuarembo (Uruguay) sous le nom de Carlos Gardel (son nom de scène). A la suite de quoi, Carlos Gardel demandera la nationalité Argentine qu’il obtiendra aussitôt.

Lors de sa disparition prématurée le 24 juin 1935, dans un accident d’avion à Medellin (Colombie), le mystère de ses origines se construit peu à peu, au même moment que le mythe de Carlos Gardel. Il aura donc fallu attendre plus de 80 ans pour que soit publié l’acte de naissance officiel, mettant fin à cette vieille dispute transatlantique…


ASTOR PIAZZOLLA (1921- 1992)
Enfance et formation
Fils d’immigrés italiens, Astor Piazzolla naît le 11 mars 1921 à Mar del Plata (Argentine) et meurt le 4 juillet 1992 à Buenos Aires. En 1924 (entre sa troisième et sa seizième année), sa famille s’installe à New-York où Astor commence l’étude du bandonéon, sorte de petit accordéon que son père lui a offert pour ses neuf ans (à sa grande déception car il aurait préféré un saxophone). Un jour qu’il y jouait dans la cour de son immeuble, l’enfant entend la musique de Johann Sebastian Bach que répète le pianiste virtuose Bela Wilda. Fasciné, il demande à prendre des cours avec cet élève de Sergueï Rachmaninov. De retour à Buenos Aires en 1937, il poursuit sa formation classique avec Alberto Ginastera. Il gagne sa vie comme bandonéoniste mais assiste régulièrement à des concerts classiques. Au début des années 1950, Astor Piazzolla se tourne vers la composition et obtient une bourse du gouvernement français qui lui permet d’étudier à Paris avec Nadia Boulanger. Cette dernière l’incitera à rester fidèle à ses racines et à la musique de son pays natal : le tango.

Souvenirs de New York
Piazzolla dira lui-même, se souvenant de sa jeunesse : « C’était le temps de la prohibition et de la mafia… je traînais plus souvent dans les rues qu’à l’école… mon univers musical se construisit peu à peu à cette époque autour du jazz, de Duke Ellington à Cab Calloway que j’allais écouter à la porte du Cotton Club, n’ayant ni l’âge ni les moyens d’y entrer. Mon père, lui, passait religieusement sur le gramophone les tangos nostalgiques de Carlos Gardel. Pour mon neuvième anniversaire il me fit cadeau d’un bandonéon et je pris des cours avec un professeur qui m’initia à la musique classique. »

Carrière
Revenu en Argentine, Piazzolla fonde un quintette avec lequel il multiplie les concerts et favorise la diffusion du tango dans le monde entier. En 1967, il compose un opéra-tango qui reçoit un vif succès à l’étranger, mais sera contesté en Amérique du Sud. Parmi les nombreuses compositions qu’il destine à son quintette citons entre autres Muerte del àngel.

Les positions politiques d’Astor Piazzolla lui valent une haine profonde du gouvernement argentin. Il n’hésite donc pas, en 1971, à l’instar de Ginastera, à s’installer de nouveau à Paris. Dès lors, les commandes affluent : il compose un concerto pour violoncelle commandé par l’ONU, écrit la musique de scène de Songe d’une nuit d’été pour la Comédie Française ainsi que plusieurs musiques de film.

En 1974, il monte le Conjunto Electronico, avec orgue Hammond, marimba, flûte, guitare basse électrique, batterie et violons. Avec ce groupe, il enregistre l’album Libertango, qui comporte huit morceaux, diversement instrumentés, dont Adiós Nonino : le succès est planétaire. Dans les années qui suivent, il se rapproche à nouveau du jazz : avec le saxophoniste Gerry Mulligan, il enregistre un album.

De 1979 à 1988, Astor Piazzolla renoue avec son quinteto d’avant. Le succès est au rendez-vous. Pourtant il doit encore se battre contre ses détracteurs alors que le tango nuevo est reconnu mondialement. En 1988, il dissout le quintette et forme un nouveau groupe, un sextuor qui lui rappelle sa jeunesse. Mais rapidement, l’ambiance se dégrade au sein du groupe et il est peu convaincu par ce projet qu’il abandonne en 1990 pour se reproduire en solo. La même année, il subit une attaque cérébrale dont il ne se remettra pas. Deux ans plus tard, le 4 juillet 1992, il meurt à Buenos.

L’art d’ Astor Piazzolla s’est imposé à notre conscience d’occidentaux à peu près au moment où Neruda, Marquez, Vargas Llosa, Borges et nombre d’autres voix saisissantes de la littérature latino-américaine commencèrent à modifier notre façon de considérer le monde.


ALBERTO EVARISTO GINASTERA (1916- 1983)
Né à Buenos Aires il est, avec Carlos Guastavino, Heitor Villa-Lobos, Silvestre Revueltas, un des compositeurs majeurs de la musique latino-américaine du XXème siècle.
Son œuvre considérable, variée, qui évolua au fil du temps (opéras, cantates, musique de chambre et de ballets…) a eue une large reconnaissance de son vivant. 
Ginastera suivra la voie tracée lors de la deuxième moitié du XIXe. siècle par plusieurs compositeurs compatriotes soucieux de concevoir une direction propre pour la musique argentine ; citons parmi-eux Julian Aguirre, Carlos López Buchardo, Alberto Williams,… 
En 1946 il voyagera aux Etats-Unis et suivra des études avec Aaron Copland, compositeur d’avant-garde  qui ne doute pas que Ginastera  deviendra une figure marquante de la musique de son pays.
En 1970 il s’installe à Genève en 1970 où il y mourra en juin 1983.  

Choix, influences, périodes :

Très tôt, il manifeste des affinités pour les techniques de la composition classique contemporaine. Trois périodes vont marquer sa carrière : la première se situe entre 1934 y 1947, dite « nationalisme objectif », où il s’intéresse aux musiques traditionnelles argentines, tout en étant parallèlement attiré par Stravinsky, et plus encore Bartók. Ces compositeurs, en particulier, permettront à Ginastera de concevoir une nouvelle esthétique, où les musiques populaires, comme ce fut le cas pour Béla Bartók, ont joué un rôle considérable et fondateur. « Bartók, dira Ginastera, fut le choc d’une révélation ». Et il ajoutera : « mon folklore imaginaire arrive avec une harmonisation polytonale ». Alors, on perçoit dans son œuvre les influences de l’époque post-romantique de la musique classique argentine, de style et intention nationaux. Par « folklore imaginaire » Ginastera entend l’utilisation des matériaux folkloriques et ses principes constructifs, pour concevoir des œuvres qui ne doivent pas forcement ressembler à la musique folklorique telle quelle, mais l’évoquer.

La deuxième période, se situe entre 1948 à 1958,  elle est nommée « nationalisme subjectif ».  Pour Ginastera celle-ci se place à un moment où le caractère argentin de sa musique prend une nouvelle physionomie et où le langage musical évolue vers le dodécaphonisme, auquel il s’attache. C’est le traitement musical qui détermine que cette période soit qualifiée de subjective. La Sonate pour piano n° 1 est, à ce titre, significative. On y trouve la fraîcheur des thèmes inspirés du folklore, transformés et mêlés à des textures de grande complexité contrapuntique.

A partir de 1958, commence la troisième période qualifiée de « néo-expressionniste », où apparaît l’utilisation de l’écriture sérielle, que nous trouvons clairement présente dans le Deuxième Quatuor à cordes.  Ginastera s’intéresse aux courants postérieurs à la Deuxième Guerre Mondiale. Durant ces années il crée, entre autres, ses Sonates n°2 et n°3, ainsi que la Cantate pour l’Amérique magique (1960). Le compositeur va vers des formes musicales plus puissantes, aux rythmes traditionnels altérés, transformés, obsessionnels où on décèle toujours la couleur nationale.

Ginastera, l’Argentine et les musiques traditionnelles :

L’œuvre de Ginastera puise son inspiration dans l’histoire et l’évolution de l’Argentine. Dans l’esprit des musiques argentines, il a trouvé un univers fascinant qui lui a permis de concevoir une œuvre musicale d’excellence à l’écriture moderne et raffinée. Les musiques traditionnelles y tiennent une place majeure et méritée.

Le compositeur s’est impliqué dans la vie culturelle et publique de son pays et il est à l’origine de la création du CLAEM (Centro Latinoaméricano de Altos Estudios Musicales), reflet de sa volonté de développer une « esthétique nationale » et qui pourrait contribuer au devenir propre d’une société encore jeune. Sergio de los Cobos affirme ainsi qu’il est possible de « tracer un parallèle entre l’évolution de Ginastera en tant que compositeur et le développement de l’Argentine comme entité culturelle ».

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